Genre et logiciel Libre / Open Wordl Forum 2010 - Pascale Luciani-Boyer

Genre et logiciel Libre / Open Wordl Forum 2010

Workshop – Education and gender: fostering diversity

Does education influence twhether women choose technology as a career and how they get involved in Open Source communities? Are there other factors involved? How do you encourage diversity? This first track of the education session will bring together education and gender researchers to debate the issues.

Les femmes ne sont que 6% dans le logiciel libre. On a donc une situation analogue à celles de l’informatique et des métiers scientifiques en général (même si les proportions sont plus importantes dans ces secteurs). Pourquoi ? Que faire pour modifier cet état de fait ? L’éducation a un rôle de premier plan à jouer.

Intervention de Pascale Luciani-Boyer

« Le genre dans le logiciel libre » constitue une déclinaison de problématiques plus générales : le genre et l’informatique, le genre et la science et, en définitive, la condition féminine dans la société.

Dans les professions de l’informatique, on constate une régression. En effet, au début de cette industrie , les femmes y étaient nombreuses : les stéréotypes ne jouaient pas, il y avait un espace à occuper, à conquérir, notamment pour celles et ceux qui pouvaient se sentir « mal à l’aise » dans d’autres domaines tels que les mathématiques. L’informatique ne porte en elle-même rien d’hostile aux femmes. Mais on retrouve l’influence de la dimension technique. Ainsi y a-t-il moins de femmes dans les domaines du matériel. Le rapport au tableur a une connotation masculine dans les formations techniques (industrielles) mais pas dans le domaine tertiaire où l’on compte beaucoup de femmes. Et l’on ne constate pas de différence pour la programmation. Quand on connaît le prestige accordé à l’écriture du code dans le libre, ces 6% ne peuvent que rendre perplexes. Mais le geek est marqué au masculin et le libre garde une aura de transgression, un côté « Robin des bois ». Les femmes s’investissent davantage dans les travaux « annexes », moins valorisés, dans une démarche de bien commun, de but collectif. Les hommes, plus engagés dans les stratégies de pouvoir, privilégient ce qui se voit, les activités « nobles ». Et codent sur leur temps libre, quand il ne s’agit pas d’une activité professionnelle. Et l’on sait que le temps libre n’est pas (encore) la chose la mieux partagée dans le monde des genres. On retombe alors sur la condition féminine.

Beaucoup de questions sont donc posées. On sait l’importance de l’éducation reçue dans les déterminations de chacun. Au lycée, les filles réussissent aussi bien, mieux même, que les garçons dans les matières scientifiques. Et pourtant, elles ne choisissent pas ensuite les filières et carrières scientifiques comme elles pourraient y prétendre. Avec des différenciations au sein des disciplines (par exemple les statistiques et les probabilités par rapport aux autres domaines mathématiques) ou d’une discipline à l’autre (il y a beaucoup de filles en biologie). Le thème de l’atelier est bien complexe. Certains le trouveront limpide ! Pour contribuer à faire évoluer les choses, ne serait-ce qu’un petit peu, il faut essayer de mieux les comprendre. C’est l’objectif de l’atelier, du point de vue du rôle que joue l’Ecole, notamment dans la formation de stéréotypes.

 

 

 

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